Première partie :

Mon but est de faire de la belle une voiture à exploiter sur circuit sans pour autant en faire une bête de course. Grâce au prix d'achat peu élevé de la base pour cette transformation, le budget restant va permettre d'aller assez loin dans ce projet.

Bon, je vous passe le discours du style, ’’c’est par amour de l’automobile…’’ ou encore ’’quand j’étais petit…’’ ;) En fait, ma dernière ’’aventure’’ avec la 964 m’avait laissé un goût amer et pourtant le fait de l’avoir revendue m’apparaît aujourd’hui comme une erreur. C’aurait été la base idéale pour un projet de 911 pour le circuit. Bref, suite à la vente de ma 964, je me fais chambrer par pas mal de monde et même ma copine finit par me dire qu’elle la regrette ! Dur dur… J’ai donc noyé mon chagrin dans l’alcool enfin plutôt dans mes magazines habituels sur les grenouilles et j’ai recommencé à mettre de côté dans l’idée de reprendre un grenouille (je vous passe l’épisode de l’achat d’une Audi S4 dont je ne me servais pas) et j’ai passé en revue les petites annonces en Suisse dans les journaux et sur les sites Internet les connus pendant de nombreux mois jusqu’à trouver sur autoscout.ch la perle rare : une 993 C4 de septembre 1995 avec 185000 km au compteur, noire intérieur cuir noir, pratiquement full options, très bon état et carnet complet avec les tampons Porsche de rigueur (il faut dire qu’en Suisse c’est plus courant qu’en France), le tout pour la modique somme de 33000 CHF (soit environ 22000 €). Le service annuel est à faire (550 CHF chez Porsche Lausanne) mais pour le reste tout va bien. Le propriétaire est en train de liquider l’une de ses sociétés (rien de grave, il en possède d’autres) et la belle fait partie de l’entreprise et ne lui sert plus.

Je décide donc de prendre une demi-journée pour aller la voir au plus vite à Bâle (200 km), étant donnée le nombre de coups de fils reçus par le vendeur. L’affaire se conclut rapidement après une inspection en règle et un essai concluant.

Le garagiste est déjà choisi et recommandé par un membre du club convaincu, il possède une 964 Jubilé et se trouve être un passionné de la marque et connaît des détails sur nos grenouilles qui en fait un vrai spécialiste. Il a d’ailleurs préparé pas mal de voitures de courses et plusieurs Porsche en Suisse.

Les premières commandes sont donc passées, nouvelles jantes 18’’ RH monobloc look 3 parties montées en Pzéro Corsa, silencieux inox avec sorties usinées par une entreprise se trouvant dans la même zone industrielle que le garage, siège baquet Sparco Rev avec les glissières et les supports qui vont avec.

La monte se fait rapidement, Vito (le garagiste) usine même des pièces en alu pour adapter le siège aux équerres et réduit la largeur de la barre de réglage de l’avance du siège, le tout avec une minutie et une finition exemplaire (en étant à ma 34ème voiture, j’ai pu voir de tout en la matière).

Ca y est, le siège est monté (au plus bas à cause de ma taille, du port du casque intégral et du toit ouvrant) ainsi que les pots et les jantes. Il me trouve un propriétaire de 944 désireux de me racheter mes jantes 17 d’origine, ce qui allègera le montant de l’investissement final.

Pendant ce temps, j’ai réussi à convaincre mon pote JC de prendre aussi une grenouille et je me mets en quête de lui en trouver une. Même recherche que pour la mienne et coïncidence, je trouve une C2 gris artique de 1994 avec 120000 km pour 39000 CHF (26000€). JC n’est pas intéressé parce qu’il recherche une 911 pour pouvoir aller de temps en temps au boulot, même l’hiver et puis il ne veux pas mettre autant. L’idée me vient alors de lui proposer un deal. Je lui revends ma C4 et je prends la C2. Celle-ci a beaucoup moins d’options mais c’est synonyme de moins de poids et c’est donc ce que je recherche. Seul hic, elle possède un toit ouvrant mais on ne peut pas tout avoir ;)

Nous voilà donc aux anges tous les deux et maintenant, il faut transvaser les pots, les jantes et le siège de la noire vers la grise, ce que Vito fait sans me demander quoi que ce soit (merci encore à lui). Le reste des pièces est alors commandé :

-harnais + volant tulipé Sparco avec centre de volant Porsche
-2ème siège Sparco mais l’Evo (pour une question de largeur) -arceau Clubsport pour 993 avec toit ouvrant
-barre anti-rapprochement réglable
-clignotants latéraux blancs
-combiné Bilstein/Eibach
-vide-poche au format autoradio provenant d’un Sharan
-vide-poche central devant le levier de vitesses type RS
-levier de vitesses et soufflet 993 RS
-divers accessoires d’origine Porsche pour les panneaux de porte RS

J’en profite pour lui demander une purge de la boîte de vitesses et de l’embrayage ainsi qu’une géométrie complète lors de la pose des amortisseurs/ressorts.

En parallèle, Danny (9 One One Motorsport) me propose un kit complet de freins de 993 bi-turbo avec Pagid oranges et durits aviation que je récupèrerais en France (merci Danny pour la livraison) et que Vito montera en en profitant pour purger le circuit de freinage avec du liquide haute température.

Certaines pièces se font longuement attendre comme l’arceau ou encore le moyeu de volant et la voiture n’est toujours pas terminée pour la première sortie circuit à Lurcy…

Le retour de Lurcy sous la neige est dantesque et finit dans une glissière de sécurité, le pare-choc est bien rapé et la belle est donc bonne pour passer en peinture. Les photos prises lors de la sortie mettant en évidence les différences de teintes d’éléments de carrosserie, cela finit de me convaincre qu’une peinture complète s’impose et au passage, je me dis que l’adoption d’un aérokit de RS ainsi que la suppression des lave-phares donnera un look encore plus pur à ma belle. Commande est faite auprès de Porsche mais pour l’aileron, le prix étant complètement déraisonnable pour une pièce en polyester, je me rabats sur un d’occasion en parfait état commandé chez design911.com et livré en 3 jours.

Pierrot, le carrossier que me présente Vito est super sympa et amoureux des belles voitures comme du travail bien fait. Il me fait un devis et m’explique en plusieurs points comment il compte s’y prendre, les différentes étapes, le remplacement de tous les joints par du neuf, le remplacement du pare-brise avant légèrement fissuré (pris en charge par l’assurance) le tout devant prendre deux semaines en tout.

Pendant ce temps je vais chercher ma plaque de carbone commandé chez Espace Automobile et, aidé par Vito, prépare les panneaux de portes histoire de gagner encore du poids (je dis encore parce que certains éléments de l’intérieur ont été supprimés et les sièges baquets ont contribués à un certain allègement). Les finitions sont encore une fois excellentes et il a le souci du travail bien fait et du détail qui tue. La preuve, pour l’arceau, il usine des pièces pour pouvoir clipser le harnais sans modifier la sécurité du tout.

Pendant les deux semaines qui suivent, je me rends régulièrement à la carrosserie pour suivre l’avancée des travaux et je suis rassuré : non seulement la voiture n’a pas tapé mais le travail accompli est impressionnant. Il retravaille les intérieurs d’ailes, s’attaque à la rouille qui commence à s’installer autour du pare brise, modifie les supports de plaques d’immatriculation, consulte des microfiches sur PC concernant la monte de l’aileron… Je continue de prendre des photos en attendant la fin du supplice. Le bout du tunnel n’est pas loin et le 11 mars, c’est à dire un peu plus de 2 mois après l’achat de la belle, je me retrouve au garage avec une grenouille plus neuve qu’à l’origine (enfin c’était mon sentiment)… Les finitions sont exemplaires et je ne regrette pas du tout mon choix. Cela me fait presque du mal de limer le bitume avec mais bon, l’idée n’est pas de la laisser croupir au fond d’un garage. 50 heures de travail juste pour la carrosserie, quand même ! Et Pierrot n’est pas peu fier de me montrer le résultat ;-)

Vito en a profité pour revoir encore le carrossage à l’avant comme à l’arrière et il pose même des cales de 18mm à l’avant pur éviter aux pneus de toucher les ressorts. Et en prime, il me monte l’extincteur gratuitement. Quand je vous dis qu’il est passionné par son travail.

Finalement la solution n'est pas viable et je décide d'opter pour le chassis de la 993 RS d'origine, du moins à l'avant. Les Uniball permettent des réglages plus poussés et moins contraignants mécaniquement parlant. Ce choix va s'avérer être un coup de maître puisqu'il va améliorer sensiblement le comportement de l'auto...

Les photos !